On ne s'attend pas à découvrir dans ce petit village de
Haute-Saône une collection de sculptures et de peintures du XXème siècle
exposées dans un magnifique parc privé et quelques salles d'exposition
impressionnantes.
Inauguré en 1990 sous le patronage de Jack Lang, ce musée
et son jardin de sculptures proposent une incroyable collection de 400
sculptures de Morice Lipsi (1898-1986), ainsi que des dessins.
Ami de
Brancusi, Arp, Zadkine, le sculpteur parisien d'origine polonaise, Morice Lipsi
était le maître de la taille directe (lave, granit, marbre...) dans le cercle de
Montparnasse, connu sous le nom de "La Ruche".
Ses sculptures monumentales se
sont inscrites dans la mémoire collective, comme la célèbre colonne olympique à
Grenoble, un granit de 12 m, mais aussi à Tokyo, New-York, Tel-Aviv, Mannheim,
etc.
Au gré de leur promenade dans un parc exceptionnel de beauté, les
visiteurs découvriront avec étonnement les oeuvres de Morice Lipsi. Plus qu'une
simple collection, ce musée retrace les différentes influences et étapes de la
création du sculpteur.
De même, il offre au visiteur l'occasion de parcourir
une page importante de l'histoire de la sculpture en France.
Le sculpteur
Morice Lipsi (1898-1986), né en Pologne, a laissé un patrimoine impressionnant
témoignant de son oeuvre et de sa vie, de ses débuts artistiques dans les années
20 jusqu'à la fin de ses jours.
Morice Lipsi, venu de Pologne à l'âge de 14
ans, s'est installé à Paris dans les ateliers de "La Ruche" où logeait également
Chagall, Soutine, Archipenko, Modigliani et d'autres étaient ses voisins dans le
même bâtiment et comptaient parmi ses amis.
Dans son large cercle d'amis, on
trouvait également Brancusi, Arp, Henry Laurens et beaucoup d'autres artistes
appartenant à tous les domaines des beaux-arts.
Selon ses propres mots, Lipsi
a fait son chemin "
sans suivre ceux qui suivent", et il est considéré
comme le maître de la taille directe, s'attirant le respect de ses collègues et
des plus jeunes générations de sculpteurs.
“Complexe en élévation"
par Morice Lipsi
Le musée héberge parallèlement une
rétrospective de 300 tableaux, aquarelles, dessins et marionnettes de l'épouse
du maître, Hildegard Weber-Lipsi, artiste peintre passionnée par le Japon,
médaille d'or de l'exposition mondiale de Paris, en 1937 pour les 100
marionnettes qu'elle avait présentées au Théatre du Prisme.
Elle a ensuite
régulièrement participé au Salon des Réalités Nouvelles à Paris, le Salon de
Montrouge etc..
Hidegard Weber-Lipsi, née en 1901, en Suisse, est un peintre
coloriste. Elle a une formation artistique en Suisse, puis à l'Académie des
Beaux-Arts de Carlsruhe en Allemagne, à Londres et à Paris où, en 1926, elle
devait faire la connaissance du jeune sculpteur Lipsi, français parisien
d'origine polonaise. En 1929, les deux Lipsi ont participé au Salon
d'Automne.
Le couple Lipsi entretenait un dialogue culturel, et les deux
artistes ont su s'inspirer réciproquement pendant plus de soixante ans tout en
conservant chacun leur style personnel.
Hidegard Weber-Lipsi a pour
spécialité de ne jamais se borner à un seul style à la fois. Elle traite de
préférence plusieurs sujets parallèlement en utilisant différentes
techniques.
A part des peintures à l'huile et des marionnettes Hildegard
Weber-Lipsi a également réalisé des aquarelles et des dessins. Elle a aussi
modelé des masques pour le Bal masqué des artistes de Zurich, bal auquel elle a
assisté à plusieurs reprises.
Un autre sujet qui n'a cessé de la poursuivre
jusqu'au moment où sa vue faiblissante l'a contrainte de renoncer à peindre a
été celui des "fêtes japonaises" et des "feux d'artifice" qu'elle avait pu vivre
au Japon en 1963.
L'affinité ressentie par Hildegard Weber-Lipsi pour la
culture japonaise l'a notamment incitée à inventer une nouvelle technique avec
le Sumi (encre de Chine), technique que personne n'avait utilisée auparavant,
même pas les Japonais.
Les deux collections sont accessibles au
public.
Musée de peintures
Hildegard Weber-Lipsi
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