Quand l'écriture se libère de sa fonction descriptive pour retrouver la seule pulsion calligraphique, le trait qui avait toujours été lié à la définition de la forme trouve une indépendance inattendue et relance le dialogue du signe et de son support.
Ecrire devient alors construire et l'artiste s'exprimant avec ses propres matériaux, opposera formes et rythmes, couleurs et matières. Cercles, courbes ou obliques jailliront ou s'effaceront ou se poseront, s'ordonneront ou se désordonneront.
Dialogue toujours.
Car c'est bien du dialogue entre calligraphie et manière picturale dont il est question dans cette exposition des oeuvres d'Amin Al Doukhi et Christian Caburet.
Un regard sur le passé installe le décor de Courbet : son "pays" ; des yeux fixés sur lui offrent quelques images du peintre, un des plus photographiés de son époque ; un clin d'oeil satirique montre combien Courbet et ses scandales à répétitions ont pu inspirer les caricatures.
La peinture de Dominique Gauthier est dynamique, à la fois contenue et exhubérante : exhubérante parce qu'elle se caractérise par un tourbillon d'éléments, formes, couleurs, lignes qui envahissent la toile par strates et constituent un véritable terrain d'expérimentation, l'artiste n'hésitant pas à "inventer" des instruments spécifiques à sa production.
Contenue parce qu'elle est tension et construction et non simple débordement.
Yves Michaud
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