Gustave Courbet est né le 10 juin 1819 à Ornans, dans le Doubs. Il était issu d´une famille aisée.
Dans le climat de luttes politiques de cette époque, le socialisme répandait ses idées.
Après des études au séminaire d´Ornans, Courbet fut envoyé au collège royal de Besançon où sa passion pour le dessin était plus forte que celle pour la discipline.
Il se liera d´amitié avec le futur écrivain Max Buchon, dont il illustre ses Essais poétiques.
Il se rend à Paris en 1838 pour des études de droit. Il suit des cours de dessin dans plusieurs écoles, mais commence à travailler seul.Il étudiera beaucoup les grands maîtres du Louvre.
Son "portrait au chien noir" sera exposé au Salon de 1844.
Il s´installe définitivement à Paris où il participe activement au groupe de discussions autour de la nouvelle école du réalisme. Courbet est encore soutenu par la classe dirigeante. Il refusera la légion d´honneur en 1870.
Deux toiles lui sont refusée à l´Exposition Universelle de 1855 :
"l´Enterrement à Ornans" et "l´Atelier".
Courbet organisera sa propre exposition personnelle.
Il sera très lié aux évènements de la Commune. Elu président de la commission des musées, et délégué aux Beaux-Arts, il sera injustement condamné après la chute de la Colonne Vendôme, symbole de la puissance impériale. Il sera condamné à 6 mois de réclusion. En 1874, il doit payer les frais de restauration de la colonne.
Toutes ses oeuvres sont vendues aux enchères.
Désabusé, il s´exile en Suisse, à la Tour de Peilz, près de Vevey où il mourra le 31 décembre 1877 d´une cirrhose du foie.
Ce qu'écrit Gustave Courbet au sujet de son tableau : "l'Enterrement à Ornans"
"Ici, les modèles sont à bon marché; tout le monde voudrait être dans l'Enterrement. Jamais je ne les satisferai tous; je me ferai bien des ennemis.
Ont déjà posé : le maire, qui pèse 400; un des bedeaux, avec un nez rouge comme une cerise, mais gros en proportion et de cinq pouces de longueur. Que Trapadoux aille s'y frotter ! le curé, le juge de paix, le porte-croix, le notaire, l'adjoint Marlet, mes amis, mon père, les enfants de choeur, le fossoyeur, deux vieux de la Révolution de 93, avec des habits du temps, un chien, le mort et ses porteurs, les bedeaux, mes soeurs, d'autres femmes aussi, etc.
Seulement, je croyais me passer des deux chantres de la paroisse ; il n'y a pas eu moyen ; on est venu m'avertir qu'ils étaient vexés, qu'il n'y avait plus qu'eux de l'église que je n'avais pas tirés ; ils se plaignaient amèrement, disant qu'ils ne m'avaient jamais fait de mal et qu'ils ne méritaient pas un affront semblable, etc., etc.
Il faut être enragé pour travailler dans les conditions où je me trouve. Je travaille à l'aveuglette ; je n'ai aucune reculée. Ne serai-je jamais casé comme je l'entends ? Enfin, dans ce moment-ci, je suis sur le point de finir 50 personnages grandeur nature, avec paysage et ciel pour fond, sur une toile de 20 pieds de longueur sur 10 de hauteur. Il y a de quoi crever. Vous devez imaginer que je ne me suis pas endormi."
"C'est un tableau de Casseurs de pierres qui se compose de deux personnages très à plaindre ; l'un est un vieillard, vieille machine raidie par le service et l'âge ; la tête basanée et recouverte d'un chapeau de paille noire ; par la poussière et la pluie. Ses bras qui paraissent à ressort, sont vêtus d'une chemise de grosse toile ; puis, dans son gilet à raies rouges se voit une tabatière en corne cerclée de cuivre ; à son genou posé sur une torche de paille, son pantalon de droguet qui se tiendrait debout tout seul à une large pièce, ses bas bleus usés laissent voir ses talons dans des sabots fêlés.
Celui qui est derrière lui un jeune homme d'une quinzaine d'années ayant la teigne ; des lambeaux de toile sale lui servent de chemise et laissent voir ses bras et ses flancs : son pantalon est retenu par une bretelle en cuir, et il a aux pieds les vieux souliers de son père qui depuis bien longtemps rient par bien des côtés.
Par-ci, par-là les outils de leur travail sont épars sur le terrain, une hotte, un brancard, un fossou, une marmite de campagne dans laquelle se porte la soupe de midi ; puis un morceau de pain noir sur une besace.
Tout cela se passe au grand soleil, au bord du fossé d'une route. Ces personnages se détachent sur le revers vert d'une grande montagne qui remplit la toile et où court l'ombre des nuages ; seulement, dans le coin à droite de la montagne qui penche laisse voir un peu de ciel bleu."
Les casseurs de pierres par Courbet |
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