Philippe Gronon, artiste conceptuel comme il se définit lui-même, essaie d'analyser l'art à partir de l'art, de rechercher la possibilité de nouveaux signes et par conséquent de l'étendre à de nouvelles structures et d'utiliser la photographie comme moyen de communication.
Il a le regard hyperludique d'un adolescent qui n'en finit pas de grandir. Notre ami Godjo donne aux voyages multicolores que nous offre sa peinture la dimension émerveillée du rêve de l'enfant qui sommeille en chacun de nous. Sa palette intime possède l'art de donner de la légèreté aux choses de la vie. C'est sans doute une grâce.
Jean-Claude Casadesus
Il est comlpiqué d'être simple, mon travail est de moins en moins représentatif, j'arrive à une forme d'abstraction mais je me défends d'être abstrait.
Jean-Claude Revelut
Ses images peintes, malgré leur diversité stylistique, s'apparentent à une espèce d'expressionnisme narratif.
Elles sont symboliques et s'adressent finalement moins au regard qu'à l'esprit; elles exigent donc un travail d'interprétation.
De façon souterraine, elles traitent certainement toutes du même sujet, de cette puissance sans corps qui travaille en chacun de nous, qui se réplique sans cesse en prenant toutes les apparences, c'est à dire le mal.
Le peintre propose un lien de pensée du regardeur à un objet de connaissance aussi anodin qu'un siège, un cintre ou des pinces à linge. Ces objets placés dans des espaces balisés par des écrans de haies végétales, au delà de l'approche phénoménologique, révèlent en creux une présence humaine.
Ses oeuvres s'inscrivent dans la lignée des peintres expressionnistes abstraits, elles reflètent aussi l'esprit occidental filtré par la culture japonaise. Cette juxtaposition harmonieuse, intégrant l'art de la calligraphie aux techniques picturales occidentales, est servie par un coup de pinceau brillant et précis.
Christian de Moor
Passionné et amoureux de la Nature, Jacques Maillard aime réunir sur une même toile des aspects acérés, aigus, doux et tendres, comme si la violence et le calme se fondaient en un moment particulier d'harmonie.
Jacques Maillard travaille actuellement à réunir sur un même support son travail photographique et pictural.
De nombreux artistes contemporains ont répondu favorablement à l'invitation de la Ville de Belfort pour donner une nouvelle lecture du paysage urbain ou du site fortifié (Paul Armand Gette en 1996, Christophe Cuzin en 1997).
Cette année, Corinne Filippi participe à cette opération en proposant, au sein d'une commande photographique, son propre regard de la ville et de l'ensemble fortifié du château.
L'univers singulier de Corinne Filippi, marqué par une matière riche et conséquente, se nourrit également d'une problématique spaciale.
Rien dans ces photographies ne semble amarré, ni sûr. Tout n'est qu'indécis clignotements, brillances paradoxalement éteintes.
Artiste bisontin dont l'oeuvre est basée sur l'écriture, la calligraphie...
Son travail est inspiré du dessin industriel mélangé à du figuratif.
Une peinture chargée de symboles...
Philippe Gronon photographie le plus souvent des objets à valeur symbolique matérialisant le savoir ou le pouvoir, qu'il représente frontalement à l'échelle 1/1.
Cette "objectivité" du point de vue trouble car elle tend à faire disparaître la frontière entre l'objet et son image.
S'il y a bien chez Gronon une forme de "littérature trompeuse", ce n'est pas parce que l'on risquerait d'hésiter sur la nature de ce qu'il y a à voir, mais parce que la représentation photographique saisit quelque chose de l'énigme, du mutisme de ces surfaces.
Il y a dans l'oeuvre de Jorge Macchi une atmosphère singulière qui en fait l'enfant de J.L.Borges et de M.Duchamp.
Il est d'une famille où l'on affectionne les contes cruels et les tragédies en mineur.
On y sanglote de bonheur et on y rit jaune.
Le sourire est ici la forme polie du désespoir et le quotidien une familière étrangeté.
Régis Durand - Philippe Cyroulnik
C'est par des touches minuscules et harmonieuses que Gimazane rend au spectateur l'âme intime et profonde d'un paysage. Suivant le rythme des saisons, gaieté, lumière, mélancolie, rêve, orage, sont les atmosphères que nous transmettent ses oeuvres, dont on ne se lasse pas...
M.Ryon
Didier Héroux ne fait référence à aucun style particulier, ni à aucun autre auteur d'images. Il travaille de façon spontanée et indépendante, au gré de ses humeurs, de ses rêves et de ses passions. Il emprisonne l'image pour mieux la dévoiler à la philosophie de chacun.
Il soigne tout particulièrement la facette esthétique de ses créations, tant sur le plan des formes que des couleurs, et des mises en scène.
En outre, il associe à chaque image, une réflexion personnelle, sous forme d'un court texte, qui n'engage que lui-même
L'avenir retiendra pour l'histoire du renouveau de l'art chrétien cette date du 20 janvier 1951 où, dans une commission diocésaine d'art sacré, réunie sous la présidence de l'archevêque et de l'évêque auxiliaire, dix-sept esquisses de Fernand Léger, la maquette d'une grande mosaïque de Bazaine, et les plans de Le Corbusier pour l'église de Ronchamp furent ensemble et unanimement approuvés
M.A. Couturier
Parti d'une approche de la sculpture qui éprouvait les relations entre le matériau et la lumière, Jean Noël intégra progressivement la qualité chromatique et dynamique du matériau dans la mise en forme de ses oeuvres.
Il a décliné depuis près de trente ans une oeuvre originale et singulière, nourrie tant du pop que du cinétisme, de l'anti-forme et du process art, voire même de la performance ; son évolution l'a fait côtoyer dans son oeuvre des figures importantes comme celle de Richard Tuttle.
Affranchies du caractère ornemental et glorificateur d'une sculpture massive, les oeuvres de Jean Noël semblent littéralement prendre leur envol dans l'espace, témoignant d'une fascination pour les formes dynamiques, vivantes et vibrantes.
En quête d'une sculpture où "il est question avant tout de tension, de matière, de fluidité, d'ondulation et de tarnsformation", Jean Noël s'attache plus aux jeux de formes et de forces qui s'opèrent entre l'oeuvre et le spectateur, qu'à une composition plastique et esthétique.
Plus qu'une mise en forme d'un discours, d'une idée ou d'un sentiment, l'art de Jean Noël est de l'ordre du ressenti et de la sensualité ; il se plaît à recréer un climat cosmogonique, dans lequel les objets semblent portés par les éléments, l'air, le vent, l'eau.
S'il utilise des matériaux industriels et des couleurs pastel, c'est pour rappeler la souplesse et l'élasticité des tissus corporels, et donner naissance à des oeuvres organiques, chargées de vie et d'énergie. Ces matériaux confèrent aux oeuvres un vitalisme qui indique que tout est à la fois mouvant, instable, en constante évolution, et régi par les lois de l'apesanteur, à la fois ordre et chaos.
Catalogue de l'exposition
Rigoureux et exigeant avec lui-même, sa démarche est singulière. Jean Ricardon fait partie de ces peintres qui ne dévoilent leurs travaux lorsqu'ils les considèrent, provisoirement, seulement comme un état satisfaisant du travail escompté. Ces oeuvres sont brutales ou raffinées, fines ou aux empâtements exagérés, effacées ou à la plstique puissante.
Montaigu est un village où il y a beaucoup de passage, l'exposition donne l'occasion de s'arrêter. Le public est amené à découvrir les trouvailles des artistes, à chiner dans leurs lieux, à voir différemment ce qu'il ne voyait plus ou à s'émerveiller d'un détour inconnu. Elle facilite aussi l'accès à l'art contemporain, et valorise des espaces oubliés entre les routes e les projecteurs
Michel Mac Douglas
De l'infiniment grand à l'infiniment petit, de l'oculaire du microscope à l'oeil du satellite, la vie se décline et se pare d'une palette riche en émotions.
C'est ainsi que Sylvie Olman nous guide dans cette inconnue.
Le peintre privilégie le silence des paysages enneigés délaissant les fêtes automnales ou printanières.
Mais au-delà de cette candeur épurée, les paysages de Bernard Marion sont prétexte à la découverte de sa propre nature humaine.
La nature n'est plus un spectacle : sa représentation s'affranchit peu à peu du modèle pour se confondre avec la force intérieure de l'artiste.
E.Marillier
"Autour de"... est aussi le titre qui pourrait s'adapter à cette exposition à caractère pédagogique, destinée à mettre l'accent, chaque année, sur une ouevre de la Donation Maurice Jardot.
Pour cette première édition, le choix porte sur le "Nu couché dans un intérieur" que Picasso peint en 1961.
Cette oeuvre tardive semble appartenir, dans une certaine mesure, à la série des "Femmes d'Alger" que l'artiste entreprend à partir de 1954.
Le thème de cette suite lui a été inspiré par la peinture du musée du Louvre que Delacroix exécute en 1834, mais certains détails seront empruntés à une version réduite peinte en 1849 qui se trouve aujourd'hui au musée Fabre de Montpellier.
Cette exposition tente de reconstituer tous les éléments du puzzle, à partir d'oeuvres originales de Delacroix (provenant du musée Fabre à Montpellier) ou de Picasso (série de dessins du Musée National Picasso, à Paris) mais aussi à partir de documents photographiques (concernant Matisse) issus de collections privées américaines.
Cette manifestation fera l'objet d'une édition regroupant textes et illustrations.
Le travail des premiers, les Nouveaux Réalistes, se voulait une alternative à l'abstraction lyrique. En s'enracinant dans la culture urbaine et populaire pour réintroduire l'objet lui-même dans l'oeuvre d'art. Ce sont Gérard Deschamps, Arman et Daniel Spoerri. Dans cette école, on classe également les affichistes Hains et Villeglé.
Quant aux artistes de la Figuration Narrative, ou Nouvelle Figuration, ils sont presque tous présents dans la collection du musée. Leur particularité : avoir utilisé dans leurs oeuvres des procédés issus des mass médias, considérés traditionnellement comme non artistiques. Stämpfli s'est inspiré des techniques publicitaires, Jacques Monory, du cinéma, Gasiorowski, Rancillac ou les Malassis de la photo. Enfin, Peter Saul, Rancillac et Erro, ont emprunté leurs motifs à la bande dessinée.
Quand l'écriture se libère de sa fonction descriptive pour retrouver la seule pulsion calligraphique, le trait qui avait toujours été lié à la définition de la forme trouve une indépendance inattendue et relance le dialogue du signe et de son support.
Ecrire devient alors construire et l'artiste s'exprimant avec ses propres matériaux, opposera formes et rythmes, couleurs et matières. Cercles, courbes ou obliques jailliront ou s'effaceront ou se poseront, s'ordonneront ou se désordonneront.
Dialogue toujours.
Car c'est bien du dialogue entre calligraphie et manière picturale dont il est question dans cette exposition des oeuvres d'Amin Al Doukhi et Christian Caburet.
Un regard sur le passé installe le décor de Courbet : son "pays" ; des yeux fixés sur lui offrent quelques images du peintre, un des plus photographiés de son époque ; un clin d'oeil satirique montre combien Courbet et ses scandales à répétitions ont pu inspirer les caricatures.
La peinture de Dominique Gauthier est dynamique, à la fois contenue et exhubérante : exhubérante parce qu'elle se caractérise par un tourbillon d'éléments, formes, couleurs, lignes qui envahissent la toile par strates et constituent un véritable terrain d'expérimentation, l'artiste n'hésitant pas à "inventer" des instruments spécifiques à sa production.
Contenue parce qu'elle est tension et construction et non simple débordement.
Yves Michaud
Du figuratif à l'abstrait, tel est le trajet dans son exposition, du culte à l'occulte de la beauté. Le figuratif comme maître excellent de l'observation, il n'y a qu'à voir ses portraits en aquarelle, aux pastels délicats, lumineux et transparents, qui décrivent des visages où l'artiste a restitué au-delà du masque, des traits réels, la personnalité, là où le voile se lève, au travers de l'intensité fixe d'un regard ici, de l'énigmatique d'un sourire d'une apparente bonhomie par là, ou encore d'une bouche désirante qui s'impatiente du verbe.
Christine Dussaussois (La Voix du Jura)
Ces 3 photographes ne se sont peut-être jamais rencontrés, pourtant si nous les rapprochons dans une même exposition c'est qu'ils témoignent "d'instants volés", moments fugaces éphémères qui naissent et meurent dans un même mouvement. Leur démarche n'est pas de vouloir à tout prix garder, témoigner, sauver de l'oubli et de la disparition la réalité tangible de ce qui s'est passé mais plutôt de montrer que derrière une photographie il y a des vies, des émotions.
Tendres les jeunes filles que je dessine, tendre ma passion pour le dessin.
Songes de printemps aux couleurs de roses.
Ombres et lumières, émotions, mystère des jeunes filles.
Amateurs de fleurs écartons les pétales pour en voir le coeur.
Emoi, épanouissement, une peau de soie, rêve de la beauté, l'innocence des formes doucement arrondies.
Audace, plaisir de la couleur, teintes douces et subtiles.
Je vous aime...
Bernard Baud
L'argile, pétrie entre ses doigts prend le plus souvent une forme féminine s'inspirant en cela de Mayol.
Duilio produit ses sculptures suivant l'inspiration du moment. Pas de modèle, pas de pose, pas de copie. L'artiste jurassien est nature comme ses oeuvres.
Bien sûr, vous connaissez tous l'oeuvre et le nom d'Edouard Mac'Avoy (1905-1991). Ses portraits des personnalités du siècle qu'il a traversé avec toute sa lucidité et son talent l'ont rendu célèbre dans le monde entier. Montherlant disait de lui qu'il dessinait les âmes ! Dans son livre de souvenirs, Mac Avoy écrivait :
"Je passe le plus clair de mon temps à interroger le visage humain... à poser des pièges pour capter des secrets, provoquer des aveux, aimer les rides du rire et des larmes, les rides des défaites et des victoires."
Et nous remercions M. J-P Prévost de nous avoir permis d'exposer quelques oeuvres de Mac Avoy.
Solidement armé par un sérieux apprentissage de graveur, puis par l'école des Métiers d'Art de la ville de Paris et enfin par des stages chez des décorateurs, Bob Lescaux consacre l'intégralité de ces journées à peindre dans son atelier parisien. Il éprouve une totale fascination pour Venise et les trains.
Marie Kalkinger est le chantre de la bohème et des troubadours. Son monde est celui des oiseaux, des campagnes où dansent de beaux jeunes gens.
Helmut Proessl n'est pas un inconnu pour vous, il a déjà exposé avec bonheur dans ma galerie des oeuvres pleines de caractère et d'ambiance.
Christian West du Plessis a la lourde hérédité d'être le petit-neveu du grand peintre que fut André Dunoyer de Segonzac ! Il présente ici des oeuvres pleines de vigueur et de promesses.
Farjas auquel nous venons de consacrer une exposition personnelle était un peu réticent pour participer à cette nouvelle exposition de groupe. Finalement, pour changer, il a bien voulu nous confier quelques "marines" qu'il gardait jalousement.
Dominique Chouaba est maintenant trop absorbé par le Japon, au grand dam de ses galeries françaises. Il a eu la gentillesse de me réserver quelques tableaux récents que vous saurez apprécier.
Jean Porte, que vous allez avoir l'occasion de découvrir, occupe des fonctions importantes dans la Société Nationale des Beaux-Arts où exposeront d'ailleurs Farjas et Chouaba, au printemps prochain, dans les magnifiques salles du Carrousel du Louvre à Paris.
Jean Porte est le peintre de la Nature, des rivières et des arbres.
Yuuka Yamada frèle japonaise qui travaille à Paris où elle vient d'exposer dans une galerie du quartier du Marais, garde toute sa fraîcheur et sa délicatesse. C'est une peintre jeune et qui plaît à la jeunesse.
Monique Ryon
L'ancien et le nouveau, la calligraphie et les nouvelles technologies, les contrastes des cultures
Posées au sol, épinglées au mur, suspendues au plafond, les oeuvres d'Annie Bascoul ne sont pas des sculptures ordinaires. Unimant blanches, faites de matériaux diaphanes et souples, armées d'une fine âme métallique, elles occupent l'espace de toutes les façons possibles : tantôt elles y développent leurs formes amples pour mieux l'envahir, tantôt elles s'enroulent comme des cocons pour mieux s'y blottir, tantôt elles se replient dans les pans de leur manteau royal pour mieux le saisir. Il y va d'une véritable scénographie, voire d'un programme chorégraphique dont les mouvements semblent suspendus dans l'attente du regard. Fourrure, polyester, tuile, tarlatane, coton, crin de cheval, mousse synthétique, fils de nylon ou de cuivre, caoutchouc peint à la cire, Annie Bascoul emploie
toutes sortes de matériaux...
Philippe Piguet
Depuis plus de trente ans, Paul Gonez poursuit une quête sacrée : la réconciliation dans l'oeuvre d'art du masculin et du féminin à travers l'abstraction symbolique.
C'est ainsi que le bronze et l'acier, matériaux nobles et lourds répondent aux courbes douces et mouvements ascendants dans une union sculptée dont jaillit l'équilibre.
Il ne reste plus alors au regard qu'à parcourir les sillons de lumière et à s'émerveiller...
Anna Fischer
La peinture de Jean-Louis Nicod est une peinture minérale, dérivée d'oxyde de fer, une matière brutale, traitée sans ménagement.
Pour parler des éléphants, il n'a pas fait d'emprunts aux clichés de la vision poudreuse de l'Afrique et de ses savanes.
C'est l'éléphant d'exil qu'il a peint. Celui du non-retour, l'éléphant de Lyon, soumis à la gamme colorée des bords de Saône : gris coloré à tendance rose et celle des bords du Rhône : gris coloré à prédominante bleue
Brigitte David
Un univers de douceur où l'artiste exprime, à travers des couleurs simples, sa relation à la nature.
Quotidien cousu - Féminin collé main -
Bricolo rigolo - Détouré ludique -
Tissus coupés, montés - Dessins, papiers, peints -
Effleurer - Gribouiller - Décadrer.
Rien n'empêche A d'apparaître différemment
Quoique seul, A n'est pas sans conséquence.
Frédéric Buliard
Dès ses débuts en peinture, les éléments de figuration ou les natures mortes qu'exhibe Charles Belle montent à l'assaut de la grande période d'abstraction aui l'entoure.
CRFC
Cascades ou ruisseaux, lacs ou forêts,
musicienne ou portrait, chemins ou reflets,
tels sont les sujets de peintures que je peinds,
suivant les saisons et l'inspiration.
André Bauman
Chacune des oeuvres présentées dans l'exposition associe en elle-même des éléments, objets ou images, qui n'ont pas l'habitude de cohabiter. De ces rapprochements incongrus naissent des troubles, des chocs, des contradictions qui annoncent inévitablement un décalage entre le discours et la réalité, entre le monde tel qu'il est et ses représentations. Orchestrées par neuf artistes, ces dissonances soulèvent des problèmes d'ordre politique, social, culturel ou historique tels que la violence, l'héroïsme dans la guerre ou le pouvoir des médias : elles portent également sur des questions plus intimes liées au corps, à la relation à l'autre et à soi-même, aux mutations que peuvent engendrer les découvertes scientifiques récentes comme par exemple dans le domaine de la biogénétique. Enfin elles interrogent les relations entre culture populaire et culture d'élite, entre paysage et espace social et entre kitsch et formalisme.
Depuis bien longtemps, je voulais réunir suffisamment de tableaux de Farjas pour lui organiser une exposition personnelle dans ma galerie.
Chaque fois une raison contrecarrait ce projet, que ce soit à cause d'une rétrospective chez un de mes confrères, d'un engagement déjà pris ailleurs ou encore d'une pénurie momentanée de tableaux!
Mais j'ai su être patiente et aujourd'hui mon désir se réalise enfin!
C'est donc pour moi un grand plaisir et non sans une certaine fierté que de pouvoir vous montrer dans sa plénitude un panorama complet de l'oeuvre d'un artiste qui nous est fidèle depuis bientôt dix ans!
Tous, vous connaissez maintenant ce chantre intimiste et discret de la nature et de la vie, cet habile chercheur d'étoiles, toujours inquiet, superbe et mesuré. Il sait nous entraîner jusqu'aux limites extrêmes de ses rêves mais, comme il le dit lui-même : "sans jamais s'aventurer dans les zones infrarouges ou ultraviolettes de l'imagination, au risque d'y être calciné!"
Avec lui, on avance délicieusement très loin vers des horizons lointains mais on ne s'y égare jamais et, nostalgiques, on en revient à regret.
Monique Ryon
"Gustave Courbet et la Franche-Comté" est une exposition qui présente près de 200 oeuvres dont 40 tableaux-manifeste du maître provenant des collections françaises et étrangères (Tokyo, New-York, Washington, Vevey), oeuvres de jeunesse ou de la maturité, des documents historiques, des objets ethnographiques définiront le monde qu'il a peint : sa famille, la société dévote et cléricale dont son milieu familial est issu, les amis qu'il rencontre en Franche-Comté (Max Buchon), les industriels fouriéristes (Mazaroz) qu'il fréquente et qui deviendront ses commanditaires.
On évoquera aussi le milieu parisien qu'il rencontre à la brasserie Andler, les choix politiques et esthétiques qu'il fait en compagnie de Baudelaire et Toubin (Révolution de 1848) avec Champfleury, Castagnary ou les Comtois de Paris (Proudhon, Barthet). On montrera comment Courbet participe à la naissance de l'ethnographie française avec Champfleury et Max Claudet et à la construction de l'identité régionale en prenant part à la polémique sur l'identification du site de la bataille d'Alésia.
On fera revivre l'Exposition Universelle de Besançon "universelle par tous les produits des arts, et de l'industrie", qui s'est tenue dans l'actuel musée des Beaux-Arts et d'Archéologie et dans laquelle Courbet a présenté quatorze tableaux. Cette exposition permettra de dresser le portrait de la société franc-comtoise qui "se donne à voir" qui affirme sa foi dans le progrès.
On présentera enfin les "suiveurs" de Courbet : les peintres membres des deux ateliers que le maître avait établi en franche-Comlté en 1872-1873, puis en Suisse en 1873-1877, comme Ordinaire et Rapin, Cornu ou Pata : les peintres paysagistes de la région dont la production a été influencée et stimulée par la présence constante de Courbet en Franche-Comté, tels que Bavoux ou Français.
L'exposition compte sept sections et propose dans l'ensemble du musée des Beaux-Arts et d'Archéologie, un parcours dans le monde de Courbet.
Créer en arts plastiques, c'est pour moi le contraire d'une "fabrication" mais une implication permanente, totale. Je m'interroge souvent sur le support de création, afin d'ajuster mon émotion à une mise en forme significative.
Ni le "représenté" ou le "figuré" conviennent à mes perceptions, aussi en transgressant les catégories classiques et habituelles de l'art, bases de ma formation artistique, en utilisant des techniques composites et en travaillant avec ces supports, je tente de reconstituer, parfois dans l'instant ou dans la durée, ce foisonnement de la vie, en évitant de l'enfermer dans des effets de mode...
Michel Nadal novembre 2000
Certains moyens d'expression exigent la simplicité : c'est le cas de la gravure sur bois. Mais la simplicité n'est pas simple, elle a besoin du long travail qui mène à la maîtrise, puis en libère pour cultiver un naturel guidé par la concentration. Dès lors tout geste est décisif et risqué parce qu'il se doit d'être immédiat autant que souverain, donc sans repentir car tel qu'il édicte sa loi à l'instant où il la réalise.
Le choix d'un moyen aussi exigeant ne laisse pas de marge : il faut l'assumer ou bien se découvrir indigne. En revanche, la perfection vient au bout de la tentative qui ne triche pas avec ses conditions. La simplicité est aussi un courage : celui d'aller vers l'évidence, qui se rencontre ou pas, et qui toujours peut vous jeter face au tout ou rien.
Ainsi va la pensée devant les gravures de Roland Sénéca cependant que l'on cherche à comprendre pourquoi émotion et lumière y tressent des effets inséparables bien qu'on n'aperçoive là que du noir troué de blanc. Oui de belles pages noires où cette couleur paraît naissante à force d'être déposée dans sa pure intensité. On a le sentiment, à regarder cela, qu'on n'avait jamais vu à quel point cette maturité est pulpeuse et profonde, en vérité charnelle, mais d'une qualité que n'a pas la chair superficielle - la visible - pour la raison qu'il faut cueillir la noirceur que voici de l'autre côté, dans les ténèbres de l'en-dessous.
Qu'a donc fait Roland Sénéca qui, sous l'apparence de gravures, trouble assez considérablement notre relation avec notre propre vue pour que nous voyions ce qui échappe à la représentation et, cependant, n'a lieu que par elle ?
Bernard Noël
Cette association, créée en 1993 s'est fixée comme objectif la diffusion de la culture artistique grâce à des moyens pédagogiques à travers des ateliers et des expositions.
...Tempérament fougueux, mais assez lucide pour se garder de l'outrance, cet artiste a le geste créateur, généreux et un sens de l'ampleur qui lui permet de suggérer l'immensité, même en des formats aux dimensions modestes.
...Vurpillot obéit a une nécessité de style en rapport avec les sentiments qu'il veut communiquer à ceux qui regardent ses tableaux. Il en résulte une invention picturale qui se refuse au rendu fidèle des apparences pour mieux servir et exalter ce que ces apparences recouvrent de profond, d'insolite, de pathétique ou de prodigieux.
En aucun moment son art ne revêt un aspect frivole. Dès l'abord, nous le devinons porteur de choses précieuses qui par-delà de nos sensations immédiates s'adressent à notre coeur, à notre âme. Les spectacles qu'il nous propose expriment ce que la parole ne saurait traduire, ni aucune autre forme d'art. De sorte que cette peinture fait de notre regard l'instrument de la possession spirituelle du monde.
Jean-Luc Michaud "L'Est Républicain"
L'éventail de ses oeuvres contient toute la poésie et l'amour de la nature qu'elle porte en elle. Mais ce qui émerveille le plus, c'est la profondeur et la puissance du regard qui habitent ses animaux...
Quelques paysages où elle laisse passer ses émotions complètent cette exposition.
L'art au féminin est-il différent de l'art au masculin ? En résonance avec le colloque "Lectures de femmes", cette exposition internationale regroupe une douzaine d'artistes vivant en France, Espagne, Allemagne... et issues de cultures différentes : Europe, Amérique latine.
Cette manifestation n'est pas conçue autour d'un thème unique et ne présente pas un mouvement artistique précis, elle entend, au contraire, présenter la richesse créatrice, la diversité des techniques (peinture, sculpture, photographie) utilisées par ces artistes de grand talent : certaines ont une reconnaissance mondiale.
Des portraits de notables aux représentations des lopins de propriétaires terriens, en passant par les élégantes marines d'Honfleur, Etretat ou Trouville... Courbet sait rentrer dans les rangs et afficher les règles de la convenance.
Des tableaux et des dessins qui reflètent le goût de la classe commerçante du XIXème siècle ainsi que des amateurs d'art contemporains, en même temps qu'ils lèvent le voile sur tout un aspect de la production de l'artiste.
L'art chez Novarina est multiple : écriture, dessin, mise en scène, peinture, vidéo...
... Plus que l'espace, mais révélé par lui, c'est le temps, c'est avec le temps que travaille Novarina. Par la vitesse, par la cadence qu'il s'impose, il tente d'atteindre le langage essentiel. Quotidien, régulier, soumis à des règles, ce rythme fait naître de nouvelles images si brèves qu'elles donnent au plus fort de leur puissance.
Corinne Dolmer, Musée Sainte-Croix Poitiers
Photographies,
détails agrandis jusqu'à se perdre, rencontres de hasard, objets trouvés, images volées,
coller aux murs, écrire, trier, faire une boîte, la clore, réouvrir,
et les boîtes de plâtre s'accumulent, contiennent, enferment, s'effritent,
prendre, regarder, volumes clos, ouverts, arracher, équilibrer, casser, dommage,
et l'idée suffit, suggérer, ne pas toucher, résister, juste un peu.
hurle en paix désormais incertaine mémoire
Michel Farine peint ce qu'il voit. Pour lui la réalité des paysages, des vignes, du ciel ou des villages de nos régions lui permet de donner libre cours à son talent. Ses aquarelles et ses huiles contiennent toute la poésie et l'amour de la nature et de la vie qu'il porte en lui.
Michel Gindre est un plasticien. Avec des sujets bien réels, il crée des tableaux originaux en les transposant, en les fragmentant et bien qu'ils nous étonnent ou nous intriguent, ils retiennent l'attention et suscitent un intérêt pictural sans nous agresser.
Monique Ryon
La récente restauration des deux plus importants tableaux de Breughel le Jeune en la possession du Musée des Beaux-Arts de Lons-le-Saunier est l'occasion d'une riche exposition qui permet de pénétrer, scientifiquement parlant, les arcanes de ces deux chefs-d'oeuvre flamands. Reste, au-delà de l'analyse, la magie d'un univers où la rusticité des paysages contraste avec l'effervescence des hommes.
Karine Girousse - Le Progrès -
Le toujours souriant André Charigny est parti le dernier, au début de l'année, mais il nous a laissé ses oeuvres qui sont autant de souriants regards sur notre région, une région qu'il avait adoptée, bien loin des modes de son Paris natal.
Montevideo : Le Rio de La Plata et son estuaire, sans nulle terre à l'horizon, son immense estuaire aux eaux limoneuses de l'automne, Color Leon, d'un bleu atlantique au printemps, la vieille ville forme un promontoire dans une baie, et les rues bordées d'arbres, de chaque côté de l'avenue principale, tombent doucement vers la mer. C'est à chaque croisement, comme un carré de ciel liquide, cette terre d'exil.
Montevideo : La Plata (l'argent), la riche cité du demi-siècle, que découvrait l'immigrant en débarquant au port. Il voyait les bâtiments imposants de la douane, des forces navales, le temple massif del Banco de la republica oriental, les façades des hôtels, les flèches des églises, les coupoles, et couronnant les toits, la grande tour qui élevait ses bulbes dans le ciel. Il entendait la rumeur des limousines dans une ville qui se croyait Genève, et, face au port, au pied de la colline du Cerro s'il était parmi les plus pauvres, le nouveau venu s'installait avec sa nostalgie de l'Europe et son espoirde vie meilleure.
François Laut
"Résonances" c'est d'abord la rencontre de trois expressions :
la peinture de Michio Takahashi,
la poésie de François Migeot,
la musique avec Emmanuelle Francony et Thierry Rosbach aux pianos.
"Résonances" c'est donc des toiles, des textes, des musiques d'orient et d'occident qui le temps de 3 soirées trouveront des points d'écho.
Plus qu'un spectacle, il s'agit davantage d'une rencontre, en partie improvisée, où les trois arts loin de se paraphraser les uns les autres, tentent au contraire de s'éclairer mutuellement par des complicités inédites.
"Résonances" se veut le lieu privilégié d'une véritable création collective.
Le Ministre de la Culture et de la Communication a souhaité passer une commande publique pour la réalisation d'oeuvres d'art contemporain dans des fonderies. Vingt artistes ont été sollicités. Chacun a conçu, en collaboration avec un atelier de fonderie, une oeuvre tirée en trois exemplaires. Bénéficiant d'une totale liberté d'expression artistique, ils ne se sont vus imposer qu'une contrainte de dimensions. Cette rencontre est l'occasion de démontrer, à nouveau, la vigueur et la diversité de la création plastique et de souligner les qualités d'une profession qui, malgré des difficultés économiques a su conserver un rôle et un savoir-faire irremplaçables.
Le Musée des Beaux-Arts de Lons-le-Saunier est la première institution à accueillir cette exposition.
En marge des polémiques passionnées qui opposaient, dans le monde de l'art de l'après-guerre, les tenants de l'art figuratif sous toutes ses formes et ceux qui considéraient la supériorité de l'abstraction dans ses divers développements, le jeune poête surréaliste Alain Jouffroy qui venait de publier "Une révolution du regard", pose la question du réel et de l'objet dans la peinture.
Dans le débat qu'il mène avec les représentants du Nouveau Réalisme regroupés par le critique Pierre Restany et son aventure de l'objet, Alain Jouffroy se range aux côtés des artistes-poêtes "objecteurs" et de tous ceux qui considèrent l'objet artistique comme "objection de l'art".
Aujourd'hui, les artistes "objecteurs" sont devenus des figures majeures de l'art international.
L'expérience des Malassis, libre et évolutive, témoigne d'une organisation particulièrement originale qui répondait au contenu subversif des oeuvres car elle permettait d'échapper aux circuits fermés du monde de l'art. La Coopérative, plus encore qu'un simple regroupement de plasticiens dépassant la pratique picturale individualiste, proposait en tant qu'instrument critique un moyen de communication au sein d'une société qu'elle jugeait aliénante.
Muriel Berthier, juillet 1999
L'oeuvre de Monique Lowy est double. Parfois sa peinture nous plonge dans des scènes réelles et actuelles d'autres fois elle nous entraîne dans l'imaginaire, le fantastique, mais toujours avec une grande finesse.
Bernard Fouchet, né dans un petit village de la "douce France", a appris la peinture à l'école des amis d'Utrillo.
Malgré les vives tonalités ensoleillées qui illuminent ses toiles, Bernard Fouchet n'oublie jamais ses racines profondes.
En témoigne son goût des équilibres sans failles, capable d'imposer à la violence même des couleurs cette discipline qui fait la vraie force.
Bibelots, instruments, fleurs, toits de maisons s'ordonnent au gré de son pinceau.
Le spectateur étonné devine alors le regard d'un homme qui a su prendre son temps pour saisir l'objet à son exacte convenance, et lui donner la place inusitée qui l'auréolera d'une nouvelle force de séduction.
Une séduction qui lui a acquis de nombreuses récompenses, prix et médailles, et grâce à laquelle prestigieuses expositions ou galeries de renom, en France mais aussi en Allemagne, au Canada, aux Etats-Unis ou au Japon, s'honorent d'accrocher ses toiles à leurs cimaises. Bernard Fouchet, enfin est le président de l'Association des Artistes Franciliens, témoins de leur temps, qu'il anime avec coeur.
Monique Ryon
Les formes et les couleurs se concentrent souvent au milieu des tableaux, sans jamais envahir tout l'espace disponible. Bulles, losanges, filaments, s'agglutinent en essaims, en grappes, en nuages, se retirant des bords, abandonnés au calme recueillement d'une couleur lisse et dégradée.
A cet égard les tableaux de Marie Javouhey sont des promesses de mondes qu'on pressent, sans jamais les arraisonner : véritables espaces transitionnels, ils conduisent toujours plus loin dans des labyrinthes dont on ne touche jamais la fin.
Jean-Jacques Wunenburger de l'Université de Bourgogne
La caractéristique première du travail de Ghislaine Portalis, celle qui s'affirme comme une constante depuis le début de ses activités, est le recours au papier peint...
Le matériau est source de possibilités nombreuses révélées par l'artiste. La production artisanale du papier, les traces vermiculaires peintes à la surface, les déchirures, les superpositions, l'empilement des lés de papier, la répartition des rivets sur des motifs de capiton insistent sur la répétition des tâches, métaphore des ouvrages domestiques quotidiens qui emploient la femme à la maison
Cette exposition est l'occasion d'apprécier des oeuvres très différentes par le médium utilisé : la photographie, la peinture, la sculpture... mais également par la démarche propre de l'artiste.
Avec les élèves nous essayerons de décrire l'oeuvre et les différents éléments qui la composent puis nous nous atacherons à évoquer ce qui est représenté ainsi que l'ambiance qui entoure chacune d'elles.
Stéphanie Bunod, animatrice FRAC
L'oeuvre de Monique Pagès nous apporte la gaîté, la luminosité du sud. C'est la couleur qui domine dans toute son oeuvre. Peinture figurative (paysages, fleurs) ou abstraite, Monique Pagès nous entraîne dans une recherche d'harmonie entre la vie intérieure et la vie de tous les jours.
Monique Ryon
Si la photographie est subjective, alors ne craignons pas de plonger dans son jeu d'illusions, ni briser nos certitudes dans son labyrinthe de miroirs pour suggérer, surprendre, interroger, amuser tout en exerçant notre sens critique.
Gérard Benoit à la Guillaume
Des lignes très épurées, réduites à l'essentiel esquissent des personnages stylisés emprunts de force et de caractère.
Claude Fortier travaille par impulsion des thèmes qui montrent l'essence même du sujet, l'élan d'un oiseau, le volume d'une voile ou la puissance d'un cheval.
Exposition de 10 artistes proposant peintures ainsi que sculptures sur bois et ferraille. Portes ouvertes du domaine et du parc.
Exposition des oeuvres de Carole Barbier
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