Les artistes de l'association Les doigts d'art organisent depuis 1993 les rencontres internationales d'art contemporain.
Des artistes français et étrangers réalisent un travail in situ en un lieu choisi.
Cet été la manifestation se déroule à Montaigu village historique à proximité de Lons-le-Saunier. Un parcours fléché et un plan à disposition permettent de visiter l'exposition ouverte en permanence. Des visites guidées avec les artistes sont organisées chaque fin de semaine. Les artistes présents cette année :
Philippe Badoz est bisontin. C'est un habitué des Doigts d'Art dont il est secrétaire. Il intervient discrètement dans le lieu qu'il choisit, ainsi le pavage d'or au fond d'un réservoir abandonné à Pratz. Il fera cette année sur la Roche marine, un travail photographique avec Christophe Colladant.
Patrick Bailly-Cowell a le sang irlandais d'un batailleur austère. Son oeuvre est forte, impressionnante. Elle serait agressive si un humour tout britannique ne le transportait dans un monde fantastique. Ames sensibles, prenez garde en descendant dans la cave de la mairie.
Andrzej Bakovsky rapporte de sa fuite de Pologne une valise close. Presque toute son oeuvre est faite de volumes durs et enfermés. C'est tout simple, son coeur est resté là-bas. Il est fidèle aux Doigts d'Art. Il y apporte la mélancolique volonté des Slaves.
Marc Bernard est de Cressia. C'est le premier village visité par les Doigts d'Art quand ils sortirent du giron natal. Il a un coeur d'arbre enraciné dans les valeurs de la nature. Ses photos et son installation, sur la Roche marine, rappelleront ce qu'est un arbre. Michelle Braesch et Yvan Clavel sont les lutins de l'association. Ils apparaissent, ils disparaissent, laissant, dans la forêt ou les éboulis les traces poétiques de leur chasse aux fées. Ils seront vus, à Montaigu, dans quelques ruines de la rue de Petit Bourg.
Edith Convert ramasse les pierres polies et tôles rouillées à Chaux-Neuve. Elle équilibre les mobiles et les stabiles, tisse des toiles de fer rouge et cloute les traces du temps sur des planches ridées. Elle veut redire l'histoire du lavoir par l'eau tombant sur des cailloux.
Cornelis De Voogd est le chef, le président de l'entreprise. Il aime les contrastes et les défis. N'a-t-il pas déversé des tonnes de charbon dans le lavoir de Cressia, suspendu des poissons sur les escapements de Pratz ? Alors... Surprise ! Mels Dees vient pour la première fois. C'est un "pays" de Cornelis. Il a choisi de s'enfoncer dans le petit cheminn de ronde où Lacuzon guettait les troupes ennemies. Ca change d'Eindhoven.
Marëlle Van den Bergh est la compagne du précédent. Dans son pays trop urbanisé, la nature est si rare qu'il faut l'inventer. Elle veut construire un arbre aux articulations humaines, devant le Soleil et derrière la mairie.
Philippe Guinchard découpe à la folie ses souvenirs et obsessions d'enfant dans un carton. Sa force d'expression est peu commune. Il ne fera qu'une apparition sous forme de performance, mais à ne pas manquer.
Nadine Lahoz-Quilez tresse, des photos, des tissus, des mots, des objets en plastique... Son univers se croise à angles droits. Mais cette année le tressage ne sera présent que sous forme de clin d'oeil. Elle a choisi la cour du docteur Oddou, avec des fleurs de comédie sur un gazon artificiel, bien en carré.
Régina Lemoigne est la grande prêtresse de la céramique. De l'Atelier de la Source de l'Ain à Bourg-de-Sirod jusqu'à Paris, sa réputation ne cesse de grandir. Virtuose du raku, alchimiste des terres et des cendres, elle a choisi de panser les blessures de l'arbre béant auprès du monument aux morts.
Pierre-Yves Mathieu est éclusier et photographe à Audelange. Il aime le jeu des images. Au fil de l'eau de son travail, il rassemble des mains, des aperçus, des insolites, des pris sur le vif, des penchés et des droits. Des trottoirs du village à une cave sombre, il mènera le visiteur à son kaléidoscope.
Montaigu est un village où il y a beaucoup de passage, l'exposition donne l'occasion de s'arrêter. Le public est amené à découvrir les trouvailles des artistes, à chiner dans leurs lieux, à voir différemment ce qu'il ne voyait plus ou à s'émerveiller d'un détour inconnu. Elle facilite aussi l'accès à l'art contemporain, et valorise des espaces oubliés entre les routes e les projecteurs
Michel Mac Douglas
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