Les œuvres de la collection du musée discutent avec le travail de Lydie Jean-Dit-Pannel.
Artistes invité.e.s : Fanny Durand, Coline Jourdan, Héloïse Roueau, Gauthier Tassart.
En préambule de sa première exposition rétrospective, qui s’y tiendra en 2020, Lydie Jean-Dit-Pannel s’immisce dans les réserves du Musée des Beaux-arts de Dole pour chercher les signes annonciateurs de la fin des temps. Aiguillée par Amélie Lavin, directrice du lieu, elle a patiemment passé en revue l’inventaire de ses collections à la recherche des œuvres qui illustreront son récit eschatologique, l’idée qu’elle se fait de l’achèvement du monde. Convaincue que ces œuvres dormantes, parfois abîmées par le temps, peuvent nous aider à appréhender notre présent comme notre avenir, elle les articule entre elles au sein d’une narration symbolique, décrivant le cycle de la nature et son funeste dérèglement par l’humanité.
Le musée des Beaux de Dole possède un fonds important de cet artiste comptant pas moins de cinquante œuvres, dont la première toile qui lui valut une distinction au Salon des artistes française, « Sur un plateau du Jura l’Automne » (Salon de 1876). Entre une large rétrospective à Dole et des expositions thématiques dans les musées d’Arbois et de Pontarlier, cette manifestation permettra de montrer la singularité d’une œuvre qui a choisi la simplicité, jusqu'au dépouillement. L'exposition sera en grande partie chronologique, la carrière de l'artiste pouvant de façon grossière être découpée en trois grandes périodes. Les débuts d'un paysagiste, de 1866 à 1880, montrent un peintre sous influence forte des paysages de Corot. Les paysages sont encore très précis et détaillés, peignant la nature avec attention et un dessin très descriptif. Les coloris sont chauds et riches, relativement variés. Les années parisiennes, de 1881 à 1897, voient le peintre évoluer vers une représentation simplifiée, qui se vide totalement de toute présence et même de toute trace humaine. Le paysage est le seul et unique motif et sujet de l'artiste, qui réduit sa palette à des couleurs plus sombres, et bien souvent s'attache à une simple ligne d'horizon, un plateau, une combe, quelques arbres. La fugacité de la lumière, notamment celle du crépuscule, le fascine et il cherche à lui donner vie et forme dans ses peintures, qu'il réalise alors souvent sur des panneaux de bois. Le retour à Mont-sous-Vaudrey, de 1897 jusqu'à sa mort en 1933 : retraité, Pointelin quitte Paris pour revenir s'installer définitivement dans son Jura natal. Il peint sur d'épaisses toiles dont le tissage reste très visible et donne à ses peintures une matérialité forte, singulière, accentuée par le peu voire l'absence d'apprêt sur la toile. Cette rugosité du support sur lequel vient directement peindre l'artiste correspond à une œuvre qui se radicalise elle aussi : les motifs se simplifient encore, jusqu'à atteindre parfois une forme d'abstraction où ne restent plus que les lignes colorées du ciel et de la terre structurées par l'horizon. La palette elle aussi s'est réduite encore : ocre, blanc, vert/brun très foncés tirant sur le noir.
La collection d’art ancien du musée des Beaux-Arts de Dole possède, entre autres pépites, un fonds de peinture du XVIIe siècle particulièrement riche. L'Enlèvement d’Orithye par Borée que les dernières études ont permis d’attribuer à un des représentants importants du baroque florentin, Cosimo Ulivelli (1625-1704) a été restauré. Cette exposition-dossier, accompagnée de la publication d’un livret, permettra de revenir sur la figure du peintre et sur l'iconographie singulière de la toile.
50 à 60 œuvres en provenance de Musées et de collections privées, incarnant le foyer dolois né dans le sillage de Séraphin-Désiré Besson, peintre, sculpteur, et surtout maître altruiste qui fonda le musée des Beaux-arts de Dole en 1821.
Le musée présentera sa collection d’art contemporain, non seulement dans les espaces d’expositions temporaires mais aussi dans une partie de ceux habituellement réservés aux collections permanentes.
Après des études aux Beaux-arts de Nîmes et Besançon, Loïc Raguénès obtient son diplôme et devient l’assistant de l’artiste suisse Remy Zaugg.Il vit à Dijon et poursuit un travail amorcé à partir de mots ou d’images trouvées qu’il réalise en peinture murale, technique qu’il complète par un travail de sérigraphies sur plaque d’aluminium et de laque sur tôles découpées. Il réalise également des dessins au crayon de couleur monochrome que semblent être des réminiscences d’autres images. En effet dans ses dessins comme dans ses peintures, l’artiste utilise la technique du « point par point », référence tout autant à la trame d’imprimerie qu’aux techniques utilisées par les artistes du pop art ou de l’hyperréalisme.
Avec le recul du temps, il apparaît que ces catégories peuvent qualifier la création plastique contemporaine de son temps, mais également celle plus récente. En partant de La boîte en valise de Marcel Duchamp, l’exposition montre que la plupart des grands artistes de notre époque utilisent les mêmes champs d’investigation que Perec : par exemple, les Nouveaux Réalistes ou Lavier pour le quotidien, Boltanski ou Feldman pour l’autobiographie, Morellet ou Closky pour le ludique et enfin Gasiorowski ou Bertrand Lavier pour le romanesque. Sans doute peut-on proposer de définir une certaine modernité à travers ces quatre approches de l’art.
L'artiste vit à Dijon et enseigne aux Beaux Arts de Chalon sur Saone. Sa pratique s'impose comme un travail et une réflexion sur la sculpture.
Cette exposition, organisée à l’occasion de la donation d’un ensemble de peintures que la famille de Lucien Fleury a généreusement consentie au musée des beaux-arts de Dole, permet de découvrir le parcours atypique de l’artiste .
Le patrimoine sculpté conservé dans les églises de Franche-Comté est à la fois remarquable et méconnu. Aussi cette exposition se propose d’en faire découvrir une des périodes les plus prestigieuses par la somptuosité de l’art qui s’y manifesta, le XVe siècle.
C’est grâce au mécénat de grands personnages, les ducs de Bourgogne en premier lieu mais aussi Jean Chousat, gouverneur des finances ducales, Jean Langret, évêque de Bayeux et polinois d’origine notamment, que purent s’exprimer les artistes de ce temps.
Le fonds d´art graphique du musée, a déjà été valorisé en 2000 par l´exposition de la collection de dessins du musée. Les estampes sont mises à l´honneur avec les apports de la Médiathèque et du Fonds National d´Art Contemporain.
Les techniques les plus variées de l´estampe sont présentées : burin, eau-forte, linogravure, manière noire, lithographie, sérigraphie, à travers des oeuvres du XVIème au XXème siècle.
On pourra également découvrir les nouvelles acquisitions du musée dans ce domaine.
Plasticienne et peintre née en 1960 en Angleterre en 1960. Helen Frik vit et travaille à Amsterdam depuis 1981. En 1996, elle redécouvre des dessins faits dix ou quinze ans auparavant, lors d´une exposition au Stedelijk Museum d´Amsterdam. Elle commence à les collectionner pour posséder une histoire visuelle de son art. Le lien avec ses oeuvres est avant tout émotionnel, puisqu´elles évoquent des souvenirs personnels, et manifestent le désir de garder une trace de son parcours artistique Helen Frik évolue entre conceptualisme et minimalisme, tout en gardant une dimension figurative souvent narrative. Dans ses nombreux dessins qui font l´objet de cette exposition, elle privilégie un rendu spontané, associant cette technique à un champ de pensées permettant de décrire des scènes suggestives.
Ce mouvement est apparu il y a plus de quarante ans. Les artistes de la figuration narrative abordent l'actualité la plus brûlante et utilisent des produits nouveaux issus des médias traditionnellement non-artistiques.
(aussi au musée des Beaux Arts de Lons-le-Saunier)
Le prétexte de cette exposition est emprunté à la nouvelle d'Edgar Poe, "La lettre volée", dans laquelle cette fameuse lettre échappe à toutes les investigations en étant placée de la manière la plus évidente aux yeux de tous.
De la même manière, les oeuvres convoquées pour cette exposition peuvent être considérées comme des "abstractions trouvées"; des peintures de camouflage de Warhol, au oeuvres de Francis Baudevin réalisées à partir de boîtes de médicaments débarrassées de tous leur logos, des façades de Sarah Morris aux sculptures de Franck Stella conçues à partir de la modélisation de la fumée d'un cigare, toutes les pièces présentées bien que paraissant abstraites trouvent leur origine dans la réalité.
Proche d'Arman et de Spoerri, Gérard Deschamps, artiste autodidacte lyonnais, rejoint les "Nouveaux Réalistes" en 1961 avec César et Niki de Saint-Phalle. Les protagonistes prennent position pour un art en prise directe avec le réel, opposé au lyrisme de la peinture abstraite de l'époque. Ils préconisent l'utilisation d'objets existants pour rendre la réalité de l'époque. Le mouvement s'exprimera par un art de l'assemblage et de l'accumulation, jusqu'à sa dissolution en 1970.
"Bernard Rancillac traite des sujets d'actualité en exposant ses prises de position politiques au travers d'un dialogue ironique avec des documents photographiques qu'il détourne et transpose"
"Les photographies d'Eric Poitevin seront l'occasion de se pencher sur des êtres ou des lieux en voie de disparition, porteurs d'une charge de temps et d'expérience concentrée par l'imminence de la disparition"
Jules Machard, peintre dolois du 19ème siècle de facture classique, dont les sujets sont puisés dans la mythologique comme dans l'observation de la haute société du 19ème siècle.
Le travail des premiers, les Nouveaux Réalistes, se voulait une alternative à l'abstraction lyrique. En s'enracinant dans la culture urbaine et populaire pour réintroduire l'objet lui-même dans l'oeuvre d'art. Ce sont Gérard Deschamps, Arman et Daniel Spoerri. Dans cette école, on classe également les affichistes Hains et Villeglé.
Quant aux artistes de la Figuration Narrative, ou Nouvelle Figuration, ils sont presque tous présents dans la collection du musée. Leur particularité : avoir utilisé dans leurs oeuvres des procédés issus des mass médias, considérés traditionnellement comme non artistiques. Stämpfli s'est inspiré des techniques publicitaires, Jacques Monory, du cinéma, Gasiorowski, Rancillac ou les Malassis de la photo. Enfin, Peter Saul, Rancillac et Erro, ont emprunté leurs motifs à la bande dessinée.
En marge des polémiques passionnées qui opposaient, dans le monde de l'art de l'après-guerre, les tenants de l'art figuratif sous toutes ses formes et ceux qui considéraient la supériorité de l'abstraction dans ses divers développements, le jeune poête surréaliste Alain Jouffroy qui venait de publier "Une révolution du regard", pose la question du réel et de l'objet dans la peinture.
Dans le débat qu'il mène avec les représentants du Nouveau Réalisme regroupés par le critique Pierre Restany et son aventure de l'objet, Alain Jouffroy se range aux côtés des artistes-poêtes "objecteurs" et de tous ceux qui considèrent l'objet artistique comme "objection de l'art".
Aujourd'hui, les artistes "objecteurs" sont devenus des figures majeures de l'art international.
Social