Acquisitions de la ville de Lons-le-Saunier avec la participation du FRAM dépôts du Centre national des arts plastiques et dons de l’Association des amis des musées du Jura
Pour compléter notre fonds nous nous sommes tournés vers le Centre national des arts plastiques / FNAC, fonds d’État qui acquiert depuis la fin du XIXe siècle des oeuvres aux artistes vivants destinées aux institutions publiques et aux musées.
Nous avons pu réunir un ensemble de 48 oeuvres (36 sculptures et 12 peintures) qui complète la collection du musée et la fait évoluer vers des recherches artistiques plus contemporaines, notamment dans le domaine de la sculpture. Le musée a acquis récemment deux sculptures de François Pompon pour illustrer le passage de la statuaire du XIXe à la sculpture moderne et les oeuvres de Bartholomé, Boisecq, Brassaï, Guyot, Schilde, Volti et Zack du FNAC auront toute leur place pour accompagner ce discours.
Cette exposition propose de montrer à travers des oeuvres, les liens qui ont uni Gustave Courbet au Jura : ses amitiés ou relations ainsi que sa prédilection pour les paysages typiques de notre région. Les réseaux qu’il y tissa sont de plusieurs ordres : d’abord des liens d’amitié, mais aussi des relations sociales et politiques, des échanges intellectuels et artistiques et enfin des fréquentations cynégétiques. Viscéralement attaché à sa terre natale, il revenait fréquemment, retrouver sa famille et ses amis, mais aussi peindre et exposer, marcher et chasser. Ce n’est pas seulement à Ornans, Flagey ou Pontarlier qu’il séjournait mais aussi à Salins-les-Bains qui est le lieu focal où il noua des amitiés, d’abord celle de Max Buchon (Salins, 1818-1869) écrivain et poète, par qui il rencontra Max Claudet (Fécamp, 1840- Salins, 1893) peintre, sculpteur et céramiste. Les échanges entre eux sont d’ordre intellectuel, artistique et politique.
Cette exposition résume la démarche du maître d’Ornans qui, finalement, a essentiellement peint les humains et la nature : ses amis, ses commanditaires, les femmes qu’il aimait, les gens qui l’entouraient ; la nature de son pays, les scènes de chasse, les régions de ses voyages. Son réalisme c’était aussi cette simplicité, cette vérité, celle de peindre son temps, son espace avec des moyens plastiques nouveaux.
Peintre, sculpteur et graveur, Henry de Waroquier est né à Paris en 1881. Le jeune Henry fréquente les galeries Vollard et Durand-Ruel où l'impressionnisme et l'art moderne sont montrés pour la première fois. Waroquier travaille et rencontre de nombreux artistes à Montmartre, puis à Montparnasse où il habite de 1898 à 1919. Il voyage beaucoup. Ses grands paysages d'Espagne de 1917 montrent qu'il n'a pas été insensible au cubisme, mais il poursuit une démarche solitaire,
indépendante, dirigée vers l'étude de la figure humaine. En 1937, il exécute son oeuvre la plus
célèbre, décoration pour le Palais de Chaillot, La Tragédie, et s'inspire de plus en plus de
thèmes mythologiques. Pendant les années 1930 et 1940, Waroquier produit des sculptures tout à fait étonnantes, lyriques, angoissées et angoissantes, qui sont le sujet de cette exposition. Pour Paul Claudel qui l'appelle «Le Voyant», Waroquier «est un homme qui a pris le monde au tragique».
Aujourd'hui, ces sculptures paraissent d'une modernité étonnante, dignes de figurer parmi les
grandes oeuvres de la première moitié du XXe siècle, à côté des sculptures de Brancusi,
Derain et Picasso.
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