Après deux années à travailler dans une ONG à Madagascar, Sébastien Osswald, jeune artiste peintre diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg, nous transporte dans un monde aussi sensible que singulier. Il peint souvent sur des supports inattendus : nattes tressées, tissus imprimés, écorce de baobab, mais tous contiennent une trame qui organise les touches de couleurs.
Excessivement minutieuses et résolument contemporaines, ses oeuvres appellent au voyage et nous racontent la diversité culturelle. Mais Sébastien Osswald s’intéresse essentiellement aux contrastes de civilisation très forts que l’on trouve dans tous les pays dits « du sud », où les charrettes à zébus côtoient les cybercafés sans rougir. Ainsi, chacune de ses productions questionne la tension entre tradition (des supports imparfaits, artisanaux, des tissus imprimés, des tâches de peintures, une approche picturale très empirique, l’abstraction) et modernité (un réalisme, une trame évoquant l’image numérique).
Ses tableaux représentent surtout des visages d’hommes, de femmes et d’enfants de là-bas, qui évoluent comme ils peuvent, entre leurs racines culturelles et ce que l’Occident leur impose inexorablement, pour le pire et pour le meilleur. Mais de ces portraits émane toujours une harmonie sereine et chaleureuse, qui nous laisse penser que tout n’est pas perdu…
Enfin, Sébastien Osswald propose aussi un travail très intéressant d’estampes numériques. Il s’agit de travaux numériques qui se tiennent en équilibre fragile sur la frontière entre peinture et photographie.
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