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 Jean-Pierre Fellner   (Doubs)

Biographie artistique :
Né en 1947, vit et travaille à Colombier Fontaine dans le Doubs
Révélé dans la mouvance du Pap Circus et du monde de la performance, ce peintre qu'avait d'abord attiré le pathos de l'abstraction lyrique, a su dans la seconde partie des années 80, tirer le meilleur parti de la dérision dans laquelle s'embourbait la génération de 68.
Par les thèmes traités, joueurs d'échecs, érotisme militaire, scènes d'intérieur ouvrier, les affectionados, les merguez, le camping, les idiotes de village, les fauteuils, Fellner s'affirme par l'importance de son travail et la pertinence de ses images comme une référence majeure de la Post modernité.
Il s'inscrit par sa démarche à rendre compte du réel, dans un mouvement comparable à ce que fait Pierre Bourdieu en sociologie, il est le traducteur de la "Distinction" au niveau des arts plastiques. Comme Larry Rivers a reconstitué le nu descendant l'escalier, on peut s'attendre à ce que Fellner fasse un jour "remonter" les escaliers à ses Venus callipyges, mettant ainsi un terme à des années de tyrannie idéologique : "En finir avec Marcel Duchamp sur son terrain, avec ses propres armes".
On comprendra dès lors que dans son moulin, loin des gesticulations de la capitale se développe dans la sérénité des collines et des rives du Doubs, une oeuvre tout à fait originale, qui n'a rien à envier aux plus grands d'entre les peintres, si ce n'est la reconnaissance de la nécessité historique de sa démarche.

Bienvenue dans mon atelier
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Les affectionados, élément d'une série de scènes bucoliques, où s'affirme la volonté de privilégier la proximité des corps dans une atmosphère conviviale qui n'est pas dépourvue d'un érotisme et d'une tendresse partagée.
C'est un retour à la peinture sur un matériau pauvre : l'isorel qui constitue un fond sombre sur lequel vient s'inscrire la couleur et la lumière, sur une image de photographie de type amateur ou familial, on renoue avec la grande tradition de la peinture, avec ses thèmes récurrents, son implication du spectateur par la détermination du cadrage, par une mise en lumière de la sphère du privé.
C'est à la fois dénoncer un repli sur les valeurs familiales et une transgression dans la mesure où le titre révèle l'énorme demande affective que ne peut compenser que des turpitudes organisées sous des prétextes festifs.
Il est clair que ces périodes pré-sidaïques vont avec le temps apparaître dans le souvenir collectif comme une époque bénie comparable au XVIII ème siècle au travers de l'histoire de la peinture.

Richard Depierre historien et romancier